Caméras illégales dans les toilettes de la direction régionale du ministère de l’Habitat
Des caméras illégales découvertes dans les toilettes réservées aux femmes, au sein de la direction régionale du ministère de l’Habitat, ont provoqué, parmi les fonctionnaires et dans l’opinion publique un scandale. L’affaire a éclaté après que plusieurs employées ont remarqué des dispositifs de surveillance dissimulés dans des espaces censés garantir la plus stricte intimité. Très vite, la tension est montée lorsque d’autres caméras ont été identifiées, notamment dans une salle de réunion et dans trois couloirs de l’établissement.
Les premières investigations ont révélé que ces équipements étaient directement connectés au téléphone portable d’un responsable de la direction. Cette pratique a immédiatement été jugée comme une atteinte grave à la vie privée par la Fédération nationale de l’Habitat de la région Casablanca-Settat, qui a dénoncé des actes « criminels » en contradiction flagrante avec la Constitution marocaine, notamment l’article 24 qui garantit à tout citoyen le droit à la vie privée et à la protection de son intégrité physique.
Sur le plan légal, la loi 09-08 relative à la protection des données personnelles au Maroc interdit strictement l’enregistrement ou la captation d’images dans des lieux privés sans autorisation claire et justifiée. Dans ce cas, les caméras en question ne portaient ni numéro de série réglementaire, ni mention de conformité, renforçant ainsi les soupçons d’installation clandestine.
Face à la gravité des faits, la Fédération a formulé plusieurs demandes urgentes, notamment le retrait immédiat de toutes les caméras installées dans les toilettes et les espaces non publics, l’ouverture d’une enquête indépendante pour déterminer les responsabilités, ainsi que l’application des sanctions prévues par la loi. Elle appelle également à la mise en place de mécanismes de contrôle transparents afin d’éviter la répétition de tels abus dans l’administration publique.
Ce scandale met en lumière les risques liés à un usage incontrôlé des dispositifs de surveillance dans les institutions publiques. Il soulève une question essentielle : jusqu’où peut-on aller au nom de la sécurité sans porter atteinte aux droits fondamentaux des individus ? En attendant les conclusions de l’enquête, les appels à la transparence et à la responsabilité se multiplient, tandis que la confiance des agents concernés reste profondément ébranlée.